L’Association Amel Internationale, en partenariat avec Buzuruna Juzuruna, a mis en œuvre une initiative visant à soutenir les agriculteurs dans les régions du sud du Liban touchées par la guerre israélienne contre le pays, entre octobre 2023 et novembre 2024. Cette initiative a consisté à distribuer des semences et des grains agricoles à plusieurs familles dont les terres et les moyens de subsistance ont été gravement affectés.
Cette action constitue une étape concrète pour renforcer la résilience des communautés locales et les encourager à reprendre le cycle de production agricole, malgré les conditions difficiles et les pertes considérables causées par les bombardements et les destructions.
L’initiative a inclus la distribution de diverses semences adaptées à l’environnement local, accompagnée de conseils techniques sur leur culture et leur entretien, dans le but d’assurer un rendement agricole efficace et durable. L’accent a également été mis sur l’importance de préserver la biodiversité locale et d’adopter des pratiques agricoles respectueuses de l’environnement.
L’Association Amel Internationale affirme que « l’agriculture n’est pas simplement un moyen de survie, mais une expression d’attachement à la terre, d’appartenance et de dignité. Ramener la vie dans les champs du Sud du Liban constitue une forme de résistance civile et une voie vers la reconstruction de l’espoir. »
Cette initiative s’inscrit dans le cadre des programmes de réponse d’urgence que mène Amel dans les zones sinistrées, avec pour objectif de relier les efforts humanitaires au développement, en soutenant les secteurs productifs et en assurant des moyens de subsistance dignes pour les populations les plus vulnérables.
Selon une évaluation conjointe réalisée par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le ministère libanais de l’Agriculture et le Conseil national de la recherche scientifique, le secteur agricole libanais aurait subi des pertes et des dommages estimés à environ 704 millions de dollars durant cette guerre. Le rapport précise que les dommages directs s’élèvent à quelque 118 millions de dollars, tandis que les pertes liées à l’arrêt de la production et à la destruction des récoltes atteignent près de 586 millions de dollars.
Les zones les plus touchées se situent dans le Sud du Liban et dans la plaine de la Bekaa à l’est, avec des impacts couvrant l’ensemble des secteurs agricoles, notamment les cultures, l’élevage, les forêts, la pêche et l’aquaculture.
La FAO a estimé que le secteur agricole a besoin d’environ 263 millions de dollars pour la reconstruction et la relance, dont 95 millions identifiés comme prioritaires pour la période 2025–2026. L’évaluation souligne également l’urgence de fournir un soutien immédiat pour reprendre les activités agricoles, l’élevage, la pêche et l’aquaculture.
Selon le ministère libanais de la Santé publique, entre octobre 2023 et novembre 2024, l’armée israélienne a mené au moins 67 attaques contre des hôpitaux, 56 contre des centres de soins de santé primaires, et 238 contre des associations de secours, causant la mort d’au moins 222 travailleurs médicaux et humanitaires.
Le 27 novembre 2024, un accord de cessez-le-feu de 60 jours a été conclu entre le Liban et Israël, prolongé par la suite le 27 janvier 2025 pour plusieurs semaines supplémentaires.
Malgré cet accord, les autorités libanaises ont enregistré plus de 1 440 violations israéliennes, ayant entraîné la mort d’au moins 125 personnes et fait 371 blessés, selon les données officielles. Par ailleurs, Israël ne s’est pas entièrement retiré du Sud du Liban à la date convenue du 18 février, n’effectuant qu’un retrait partiel tout en maintenant l’occupation de cinq collines stratégiques conquises lors du conflit.